Le 24 mars 2000, le FAQDD était officiellement inscrit au registraire des entreprises. 25 ans plus tard, il joue un rôle central au sein des efforts de transition du Québec. Au cours des prochains mois, nous retracerons certains des évènements marquants et des projets phares qui ont jalonné le parcours de cette organisation unique.
Mais d’abord, comment est-elle apparue dans le paysage? Pour nous raconter sa création et nous en rappeler le contexte, qui de mieux que Nathalie Drapeau, l’une des 3 signataires de la convention qui a institué le FAQDD et membre du conseil d’administration depuis le premier jour?
« Le FAQDD a été lancé en même temps que plusieurs autres fonds. À l’époque, j’étais présidente du Réseau Environnement. Un fonctionnaire m’a appelée pour me dire que le ministre [Paul Bégin] voulait que je siège sur cette nouvelle organisation. On avait une enveloppe de 45 M$ et le mandat de l’écouler en trois ans ». C’est en compagnie d’Alexandre Turgeon, directeur général du CRE Capitale-Nationale, de Ghislain Théberge, alors PDG de RECYC-QUÉBEC, et d’un fonctionnaire du ministère que les contours du FAQDD ont été dessinés.
« Dès le départ, notre souhait n’était pas de liquider le fonds rapidement. Les membres qui s’ajoutaient graduellement au CA avaient tous l’idée de rendre le fonds permanent. On était tous un peu rebelles, on allait même un peu à l’encontre des directives gouvernementales », se souvient Nathalie Drapeau, un sourire dans la voix.
« C’était effervescent! Il fallait débroussailler, trouver les critères et les sujets qui seraient les plus équitables et aidants pour les groupes environnementaux. » Une coordonnatrice a rapidement été embauchée, André-Lise Méthot, dont Mme Drapeau souligne le fort leadership. Pas étonnant qu’elle soit aujourd’hui gestionnaire chez Cycle Capital Management, un fonds d’investissement en technologies propres qu’elle a cofondé.
Les premiers mois de vie du FAQDD ont été témoin d’une autre naissance : celle de la fille de Nathalie Drapeau. « Je la couchais par terre dans le bureau d’Andrée-Lise. Le monde autour de la table permettait ça, on était dans cette ambiance-là. Il y avait de l’ouverture, du soutien. On avait de longues discussions de fond, des échanges stimulants, on défrichait. »
Celle qui est aujourd’hui directrice générale de la Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles de la Gaspésie souligne la diversité des profils qui participaient à l’aventure : « Il y avait des membres de groupes environnementaux, des représentants du gouvernement et de la société civile. Tout le monde s’est imprégné de la réalité de l’autre, chacun a mis de l’eau dans son vin ».
C’est ainsi que les arguments économiques et les arguments environnementaux se sont amalgamés pour contribuer au contenu, à la cause. « On nourrissait un idéal, un projet de société. On voulait s’assurer qu’on était capables de mettre en place des outils financiers et de l’accompagnement pour aider les groupes à déployer pleinement le concept du développement durable, de le rendre concret et pérenne, d’être cohérent avec le principe même qu’on défendait. On avait tous la même intention : donner une poussée aux projets qui avaient besoin d’aide pour trouver le soleil ».
Au terme de leurs réflexions, les membres du conseil d’administration initial ont doté le FAQDD de son premier énoncé de mission :
Le FAQDD est un organisme à but non lucratif qui a été créé afin de soutenir financièrement des projets qui permettront d’améliorer et de diffuser les connaissances et les pratiques respectueuses du développement durable. Le FAQDD a aussi le rôle de contribuer à l’essor de technologies à incidence environnementale ainsi qu’à la mise en valeur de la biodiversité, et de faciliter l’accès au patrimoine écologique du Québec. L’organisme vise enfin à favoriser l’expérimentation des pratiques en développement durable pour les jeunes.
Dans la foulée, un premier programme de financement a été créé. Il a suscité un engouement spectaculaire et généré des retombées qui se font sentir encore aujourd’hui. Plusieurs autres initiatives ont suivi, portées par des gens de cœur et des visionnaires. C’est ce que nous vous raconterons au cours des prochains mois!