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On cultive les bonnes idées depuis 25 ans

20 juin 2025

Célébrer nos 25 ans d’existence est une occasion en or de prendre du recul et de faire le bilan de notre impact. En menant cet exercice, nous prenons conscience que nous nous sommes particulièrement investis dans certains domaines.

C’est le cas notamment de tout le continuum de l’alimentation. Des pratiques agricoles jusqu’à la gestion des matières résiduelles alimentaires, nous avons financé et accompagné une foule de projets à travers différents programmes.

Uniquement par le biais du Fonds Écoleader, nous avons soutenu plus de 280 projets dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, qui ont touché plus de 385 entreprises.

Coup d’œil sur nos actions dans votre assiette!

 

 

Former des agriculteurs aux meilleures pratiques pour réduire leurs émissions de GES

Entre 2009 et 2013, nous avons soutenu un projet mené par Nature Québec : Vers des fermes 0 carbone. L’objectif était de former les agriculteurs participants aux meilleures pratiques et technologies alternatives permettant de réduire leurs émissions de GES. Jeanne Camirand, qui a travaillé à l’époque sur ce projet, nous a expliqué à quel point l’initiative était inédite.

« Quand on a commencé, c’était très novateur de parler à des producteurs agricoles des changements climatiques. On partait de la base, ce n’est pas comme aujourd’hui. L’information scientifique existait, mais il y avait très peu de vulgarisation qui était faite, tout particulièrement pour ce secteur ».

L’ambition de produire du contenu appliqué et applicable au milieu agricole était donc d’autant plus audacieuse. La preuve en est que pour réaliser le premier livrable du projet, soit le guide Des pratiques agricoles ciblées pour la lutte aux changements climatiques, une abondante revue de littérature a été nécessaire. Ce guide représentait la somme des connaissances les plus à jour dans le domaine, si bien qu’il a été utilisé par des partenaires, dont des ministères, pendant plusieurs années.

En plus de cet ouvrage et de son important rayonnement, l’initiative de Nature Québec incluait de l’accompagnement terrain directement sur la ferme pour les producteurs qui se sont portés volontaires. Jeanne Camirand nous a raconté que grâce au soutien des Clubs conseils en agriculture, des agriculteurs de tous horizons, types de pratiques et de productions se sont lancés dans l’aventure. « Je me rendais chez eux avec un ordinateur doté d’un logiciel, on créait du lien autour d’un café, ils me fournissaient un ensemble de données et ça me permettait d’établir un diagnostic ». Les participants recevaient ensuite des conseils personnalisés concernant les pratiques aux champs, les pratiques d’élevage, la gestion des fumiers ou encore l’efficacité énergétique leur permettant de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

La deuxième phase du projet impliquait le transfert des connaissances cumulées vers les étudiants en agriculture et agronomie grâce à la collaboration de plusieurs établissements d’enseignement.

Pour Jérôme Lévesque, ancien chargé de projet chez Nature Québec, Vers des fermes 0 carbone a été un véritable catalyseur : « Ce projet-là était nécessaire, c’était un excellent point de départ. Il a été disséminé, il a fait des petits ».

 

Consolider l’engagement des agriculteurs dans la lutte contre les changements climatiques

 

« Agriclimat est une démarche initiée par les producteurs et productrices agricoles du Québec dans le but de mieux comprendre les effets des changements climatiques en agriculture et de mettre en œuvre les meilleurs moyens d’y faire face », peut-on lire sur le site Web du projet.

À l’initiative du Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec, Agriclimat a été mis sur pied en 2017 grâce au financement d’Action-Climat Québec. Les deux premières phases du projet ont permis de rejoindre 7000 personnes et de développer un diagnostic de lutte contre les changements climatiques avec divers producteurs, conseillers agricoles et chercheurs. La démarche englobe deux aspects, soit l’adaptation aux changements climatiques et l’amélioration du bilan carbone des entreprises agricoles.

Le FAQDD gérant la plus récente enveloppe du programme Action-Climat Québec, nous avons pris le relai pour accompagner et soutenir financièrement la troisième phase d’Agriclimat qui se déroule actuellement. Celle-ci permettra notamment de rejoindre 6000 personnes supplémentaires, de renforcer la capacité d’agir des producteurs agricoles avec la création de 12 Équipes Carbone regroupant des expertises variées, de mettre en relation au moins 300 producteurs engagés via le Réseau Agriclimat et d’augmenter le niveau de connaissances sur la lutte contre les changements climatiques dans le milieu agricole.

 

Miser sur l’approvisionnement local et des emballages moins polluants

Fondée en 2004 par Geneviève Gagnon, La Fourmi Bionique (entre 15 et 20 employés) distribue ses granolas, ses mueslis et ses collations santé dans plus de 2000 points, notamment dans les principales bannières du secteur de l’alimentation au Québec.

Soucieuse que ses produits soient fabriqués dans le respect de l’environnement, La Fourmi Bionique cherche à intégrer les meilleures pratiques d’affaires écoresponsables.

« L’approvisionnement local, c’est sacré », confie Stéphane Louet, directeur général de l’entreprise montréalaise. « Plus de 75 % de nos approvisionnements émanent du Québec. L’an dernier, nous avons acheté plus de 250 tonnes de céréales et plus de 30 tonnes de miel au Québec. »

La compagnie a récemment fait appel au Fonds Écoleader pour la guider, notamment, dans l’évaluation de l’emballage de ses produits.

« Doit-on réduire la quantité de plastique ? Doit-on se tourner vers d’autres fournisseurs? L’étude a fait ressortir que nous utilisons ce qui est le moins polluant. L’emballage actuel permet de garantir la durée de vie du produit qui peut varier de 10 à 14 mois », résume le directeur général. « L’étude nous a également fourni de nouvelles pistes à explorer afin de nous permettre de continuer à nous interroger sur nos activités. »

Lire la suite sur le blogue du Fonds Écoleader

 

 

Améliorer l’efficacité énergétique d’une usine de transformation

En 2021, Fruit d’Or souhaitait améliorer l’efficacité énergétique de son usine de transformation de petits fruits tout en réduisant son empreinte environnementale. L’usine située à Plessisville est principalement alimentée en gaz naturel.

Après avoir analysé sa consommation d’énergie et les options qui s’offraient à elle, l’entreprise a décidé d’intégrer des panneaux solaires à ses installations. Cette décision lui a permis de réduire sa consommation d’énergie fossile tout en réalisant d’importantes économies.

 

Sensibiliser les jeunes aux impacts environnementaux de l’alimentation

La Terre dans votre assiette est une trousse pédagogique développée en 2010 avec le soutien d’Oxfam-Québec et de la CSQ en partenariat avec ENvironnement JEUnesse, RECYC-QUÉBEC et le FAQDD. La trousse visait à sensibiliser les élèves aux impacts environnementaux et sociaux associés à l’alimentation. Les activités proposées encourageaient les jeunes participants à prendre conscience du fait que nos modes d’alimentation et nos choix de consommation ont des conséquences sur la santé, sur l’environnement et sur la société.

 

Diversifier l’offre de poissons et de fruits de mer au Québec

De 2013 à 2016, grâce au Concours d’iDDées, nous avons appuyé Exploramer dans la mise en marché de nouvelles espèces de poissons et de fruits de mer issus du Saint-Laurent en propulsant l’essor de Fourchette bleue, une certification en pêche durable dans l’ensemble du Québec.

Créée en 2009, Fourchette bleue présentait à l’époque plus de 20 espèces comestibles pouvant être pêchées dans le Saint-Laurent tels l’oursin et la baudroie. Cette liste est mise à jour annuellement, si bien qu’elle compte aujourd’hui 39 espèces de poissons et de fruits de mer, 2 mammifères et 15 variétés d’algues.

La certification identifie également les commerces qui vendent les espèces Fourchette bleue. À ce jour, plus de 250 restaurants, poissonneries et épiceries ont été certifiés.

 

Mobiliser pour une alimentation plus durable au sein des institutions

« Au début des années 2000, Équiterre a observé un engouement pour l’achat de paniers bios. Si les citoyens peuvent manger local et bio, pourquoi pas les garderies, les écoles et les hôpitaux? Les institutions ont un rôle clé à jouer en matière d’alimentation, et le pouvoir d’influencer nos habitudes de consommation », nous a expliqué Murielle Vrins, directrice adjointe – Programmes éducatifs chez Équiterre.

Premier gros projet d’alimentation institutionnelle multisectoriel au Québec, l’initiative À la soupe a contribué à favoriser une alimentation durable chez les enfants et les adultes qui fréquentent les Centres de la petite enfance (CPE), les écoles primaires et secondaires, les cégeps, les universités et les établissements de santé. Entre 2007 et 2009, 18 fermes biologiques ou en voie de l’être ont été mises en lien avec les services alimentaires de 12 CPE, 15 écoles primaires, deux écoles secondaires, un cégep et deux établissements de santé.

Ce projet avant-gardiste a notamment permis de mieux comprendre la réalité des institutions et de favoriser le maillage avec les producteurs. En plus, il a en quelque sorte ouvert la porte à la Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois publiée en 2020.

L’impact du projet se fait encore sentir à ce jour. Plusieurs initiatives ont découlé du projet : la trousse éducative a été récemment actualisée, le programme de reconnaissance Aliments du Québec au menu destiné aux institutions a été créé en collaboration avec Aliments du Québec, et Communassiette déploie ses communautés de pratiques à Montréal, en Montérégie et bientôt dans une nouvelle région du Québec.

Au cours des prochaines années, Équiterre réalisera le projet La santé planétaire au menu des écoles du Québec pour relever le défi climatique! grâce au financement d’Action-Climat Québec. Ce projet permettra de bonifier l’offre alimentaire en milieu scolaire avec des aliments nutritifs locaux et une empreinte carbone cohérente. Bref, bon pour la santé et pour le climat!

 

Rendre les chaînes alimentaires plus résilientes

Créée en 2017, La Transformerie met en œuvre des solutions innovantes au problème du gaspillage alimentaire.

Grâce au soutien de l’Accélérateur de la transition écologique et d’autres partenaires, l’organisme a pu lancer en 2024 sa première cohorte Rescapé + à Québec, une initiative unique qui vise à accompagner et à outiller les organismes en dépannage alimentaire. En mutualisant des ressources et en optimisant certaines opérations, les organismes pourront ainsi devenir plus résilients.

« Sans faire de mauvais jeu de mots, le financement de l’Accélérateur nous permet de prendre de la vitesse. Nous pouvons mettre à profit nos apprentissages des dernières années avec notre premier projet Rescapés qui a déjà sauvé 250 000 kg de nourriture », soutient Guillaume Cantin, directeur général de l’organisme.

Au cours des prochaines années, La Transformerie travaillera aussi sur le Programme de réduction du gaspillage alimentaire dans les bannières alimentaires, un projet financé par Action-Climat Québec dont les détails seront dévoilés sous peu.

« C’est important de réutiliser, réemployer, mais il faut changer ce qui mène au gaspillage. Transformer les façons de faire en collaboration avec les acteurs de l’industrie, de façon positive et constructive, voilà notre ambition. »

 

Identifier des maillages potentiels en économie circulaire pour une cohorte bioalimentaire

C’est bien connu, l’économie circulaire est une voie d’avenir pour réduire l’utilisation de matière première et diminuer la production de déchets. Ces principes s’appliquent parfaitement à l’alimentation! Nous avons eu la chance de financer des initiatives circulaires inspirantes, notamment avec le Fonds Écoleader.

En effet, le Fonds Écoleader a permis de soutenir des projets individuels d’entreprises, mais aussi des cohortes, une formule tout indiquée pour réaliser des projets de circularité.

C’est ainsi que le Carrefour de l’industrie bioalimentaire de l’Île de Montréal (CIBÎM) a chapeauté un projet qui a permis à 9 entreprises de travailler ensemble à la réduction de leurs pertes.

Réalisé en trois phases, le projet a permis de cerner des voies de collaboration afin de maximiser leurs retombées économiques, de diminuer leur impact environnemental et de les accompagner dans la planification et la mise en œuvre des maillages.

Le projet a d’ailleurs retenu l’attention du journal Les Affaires en 2024 :

« Grâce aux rencontres faites dans le cadre du projet du CIBIM, Catherine Goulet [fondatrice d’Avanaa Chocolat] a trouvé un usage pour son chocolat « un peu mal broyé » et plus difficile à vendre : le mettre dans des chocolatines, un partenariat avec Globe Protéine. Elle a aussi commencé à récupérer les écorces d’agrumes des Charlatans, qui fabriquent des sirops, et les a enrobées de chocolat pour les vendre dans sa boutique du quartier Villeray, à Montréal. »

 

Créer une vodka faible en carbone avec des résidus alimentaires

Qui aurait cru qu’il était possible de créer de la vodka à partir de légumes déclassés d’Arctic Gardens et de tartes au sucre abimées de la chaine St-Hubert?

C’est l’idée qu’a eue Distillerie Comont en détournant de l’enfouissement des aliments imparfaits et en les transformant en un produit alcoolisé plus écoresponsable.

Avec l’appui du Fonds Écoleader, l’entreprise a mandaté le Centre de développement bioalimentaire du Québec afin de réaliser des études pour évaluer la possibilité d’intégrer des résidus alimentaires comme intrants pour certains de ses produits et calculer les émissions de GES produites par la production de vodka.

 

Dès ses débuts, le FAQDD a soutenu des projets pilotes de compostage municipal. De Saint-Bruno-de-Montarville jusque dans la Vallée de la Matapédia en passant par Sherbrooke, des municipalités à l’avant-garde ont reçu du financement.

Plus tard, à travers différents programmes, nous avons soutenu des initiatives qui ont permis d’implanter le compostage des résidus alimentaires dans des CPE, des écoles primaires et secondaires, des cégeps et des universités. Plus récemment, par le biais du Fonds Écoleader, nous avons financé un projet mené par le centre commercial Place du Royaume à Saguenay afin qu’il puisse notamment implanter le compostage dans son aire de restauration.

Toujours dans le registre des matières résiduelles, notre alimentation ne génère pas seulement des déchets organiques, mais aussi une très grande quantité d’emballages. L’une des manières de remédier à cette situation a été d’établir un système de consigne sur certains contenants. De 2018 à 2025, le FAQDD a participé à l’aventure en opérant le Programme de modernisation des appareils de récupération de contenants consignés, en partenariat avec RECYQ-QUÉBEC.

Sinon, l’important gisement des emballages alimentaires a souvent fait la manchette, que ce soit en raison des plastiques à usage unique ou des enjeux de recyclabilité de certaines matières.

Pour s’attaquer à ce problème et soutenir les producteurs et transformateurs dans un virage vers des emballages et des contenants recyclables, le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Pêcheries du Québec nous a confié la gestion du programme Écoemballage+. Grâce à cette initiative, nous soutenons des entreprises bioalimentaires soucieuses de mettre en circulation des produits emballés de façon responsable.

 

Comme vous pouvez le constater, nous avons soutenu des centaines d’initiatives au fil des ans en faveur de pratiques agricoles et alimentaires plus saines et plus cohérentes avec les principes du développement durable.

De la terre (ou de la mer) à l’assiette et jusqu’au bac de récupération, ces projets ont laissé des traces durables et contribué à modifier des habitudes de consommation bien ancrées. Ce qui nous semble évident en 2025 l’était beaucoup moins il y a 10 ou 20 ans!

Fort de cette expérience et enthousiasmés par les résultats observés depuis 25 ans, nous avons bien l’intention de continuer de nous engager pour plus d’écoresponsabilité et plus de résilience au sein de toute la chaine de production et de consommation des aliments au Québec. Bravo à toutes les organisations qui ont semé et récolté avec nous!

Vous avez des questions concernant le FAQDD? Contactez-nous!